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La dyslexie avec épochè*

La dyslexie avec épochè*

Les personnes déclarées dyslexiques naissent dyslexiques (troubles neurodéveloppementaux, altérations cérébrales in utero ou dans la période périnatale). La dyslexie peut être héréditaire et regroupe toutes catégories sociales. On la garde peu ou prou à vie mais cette dyslexie a un impact variable en fonction des expériences de vie. Nous ne le devenons pas à cause d’une méthode de lecture, ni à cause de l’environnement. En France, environ 3 millions de personnes sont dyslexiques et ce trouble touche plus de garçons que de filles. 

Ce n’est pas un déficit intellectuel mais un trouble du traitement des sons qui perturbe l’acquisition du langage écrit et de la lecture. Il s’accompagne de petites erreurs que le cerveau doit corriger : des confusions possibles pour les lettres dont l’image en miroir évoque une autre lettre (b/d ou p/q) ou autres mots qu’il sonorise (ex : “tu..li..peu” pour récupérer la signification d’un mot qu’il connaît comme tulipe, la fleur). Ces difficultés sont liées aux propriétés intrinsèques des neurones qui se spécialisent dans la reconnaissance des lettres et qui ont la particularité de répondre à la présentation d’un objet. La partie préfrontale du cerveau lecteur doit apprendre à bloquer cette propriété pour éviter de confondre les lettres. Il ne faut pas céder aux automatismes mais apprendre à les contrôler. Les soins permettent de développer des mécanismes de compensation naturels, une réorganisation du cerveau qui va permettre de récupérer en partie les fonctions cognitives déficitaires et d’utiliser de la meilleure manière les autres fonctions cognitives préservées pour arriver à faire la même chose d’une manière différente.

Le degré de dyslexie peut être différent selon l’âge et l’intensité des troubles, les DYS peuvent emprunter des chemins totalement différents et adoptent alors une méthode de communication différente.

La dyslexie peut s’associer à une dyscalculie (trouble déficitaire de l’attention, de trouble du développement de la coordination ou dyspraxie…). D’ailleurs, les dyslexiques se défendent bien à l’oral, ils utilisent leur atout et comprennent parfaitement. Nous pouvons côtoyer un dyslexique sans jamais nous apercevoir de son trouble.

Attention, ce trouble pousse naturellement à l’isolement social et des phénomènes secondaires arrivent, comme la perte des moyens devant l’écrit.

À savoir : la ponctuation n’est pas vue pas les DYS. Lors de la lecture des lignes sont sautées, et si les textes sont justifiés, il devient difficile de décrypter et de percevoir le sens. Que les situations doubles tâches sont compliquées comme écouter et prendre des notes en même temps. Un dyslexique lit en 1 an ce qu’une personne non-dyslexique lit en 2 jours. Il a un problème d’organisation de l’écrit. Il n’est pas nonchalant, paresseux ou sans intérêt pour l’orthographe avec son écriture malhabile (un non dyslexique met environ 12 années pour connaître les règles orthographiques), les cours de français ne résoudront rien.

Pour la création de texte : utilisez OpenDyslexic, une police de caractères libre de droits. Elle comprend des styles normal, gras, italique, gras-italiqueUtilisez les couleurs pour les DYS et surlignez les mots importants, sans troncature. En colorant les syllabes avec des couleurs opposées pour la lecture, il devient possible pour les DYS de mieux comprendre, mémoriser les syllabes et les sons associés. Vocaliser le texte : Proposez une version sonore des textes “Écouter la page”. Évitez les polices d’écriture difficile à lire pour les DYS, comme : Times New Roman, Courrier et Cambria.

Source : Fédération Française des DYS. Sciences Humaines N°316, juillet 2019 “le point sur LES DYSLEXIQUES”.

Image : BULCO 

*épochè : arrêt, suspension du jugement