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La schizophrénie, lourd handicap

La schizophrénie, lourd handicap

C’est une psychose aigüe, les premiers symptômes de cette maladie ont été décrits en 1899 par E. Kraepelin, psychiatre allemand. Cette démence précoce affaiblit intellectuellement. En 1908, E. Bleuler, psychiatre suisse, s’oppose à la perspective biologique et dégénérative de la maladie. Il introduit le terme “schizophrénie” provenant du grec “schizein” signifiant fractionnement, fendre et “phrèn” désignant esprit, diaphragme.

Les chercheurs décrivent des facteurs organiques : plusieurs gênes engendrent l’arrivée de la maladie vers la fin de l’adolescence, période où le processus de maturation cérébrale, hormonale et psychique apparaît et provoque des changements sur le plan neuronal et psychologique et cela jusqu’à 35 ans. L’individu perd contact avec la réalité et lisse son affectivité, sa gamme émotionnelle est réduite. Ces déficiences cognitives (détérioration du raisonnement et de la capacité à résoudre des problèmes) sont des particularités neuronales : les lobes cérébraux sont réduits anormalement et mal positionnés. Les connexions interneuronales sont perturbées. Au niveau biochimique, un excès de dopamine dans le système nerveux central est constaté, créant un déséquilibre appelé “hyperconscience” qui amène les idées délirantes. 

Mais aussi des facteurs environnementaux comme des complications obstétricales, infection survenue au 2e trimestre de la grossesse, des carences alimentaires ou un parent “hyperprotecteur” et hostile à la fois voire physiquement et psychiquement absent peuvent agir sur le développement du cerveau.

Cette pathologie sévère apparaît brutalement par des bouffées de chaleur, des idées délirantes avec de fausses convictions, des paroles désordonnées, un sentiment d’être investi d’une mission, paranoïa avec persécution et instabilité relationnelle, consommation de substances psychoactives, psychose thymique avec des manies et de la mélancolie.

Durant cet épisode l’individu reste isolé et se résorbe pour évoluer vers un trouble bipolaire, soit vers la schizophrénie apparaissant progressivement sur plusieurs mois  avec la diminution des performances, une inertie, hallucination cénesthésique avec de fausses perceptions corporelles, des croyances bizarres, interprétations farfelues d’événements anodins, par exemple : un sourire interprété comme une moquerie, repli sur soi, antipathie, méfiance, entente de voix malveillantes internes, infâmes intimant des ordres, commentant les faits de l’individu (automatisation mentale) au niveau sensoriel, gustatif ou olfactif.

Elle touche 1% de la population mondiale et l’individu schizophrène est souvent face à un choix cornélien avec des injonctions paradoxales. Souvent plus victime qu’auteur de violence. Il ne souffre pas de dédoublement de la personnalité, cette pathologie se nomme “Trouble dissociatif de l’identité”. 

Source : Les psychoses de l’adulte, J.L. Pedinielli. Document disponible à la bibliothèque de Dunkerque, 616.89 PED P

Image : Première de couverture Mary Barnes : un voyage à travers la folie, document localisé à la bibliothèque de Dunkerque, 616.89 BAR M